Chers et chères ami·es coronasceptiques (c’est-à-dire qui pensent par eux-mêmes et elles-mêmes toutes et tous la même Pensée Unique Alternative, PUA, contre la Pensée Unique Officielle, PUO, qui en réalité est l’objet de controverses et débats scientifiques parmi les milliers de scientifiques des task forces et hôpitaux universitaires, avec bien sûr des risques d’erreur, mais moindres… Bref),
Nous avons patiemment supporté depuis le mois de février vos incessantes tentatives de minimiser la pandémie de COVID-19, que vous avez répandu sans rien connaître du monde médical autre chose que vos « recherches » sur Internet pendant le confinement : vous nous avez pompé l’air — autrement plus qu’un pauvre petit masque en papier ou en tissu — en postant à répétition, comme un « TOC cognitif », que : (1) la pandémie ne concerne que quelques cas en Chine et est exagérée dans le monde, (2) la pandémie ne fait pas plus de mort·es que la grippe saisonnière, (3) la pandémie fait moins de morts que les autres maladies et fléaux (j’espère que vous réalisez la stupidité de cet argument : si le cancer tue moins que les accidents cardiaques, alors ne traitons pas les cancers mais seulement les accidents cardiaques), (4) la pandémie est terminée (depuis le mois de mai), (5) il n’y a jamais de deuxième vague, (6) la deuxième vague n’est pas grave, etc., etc. (sans parler des conneries sur le confinement, l’immunité, le masque, l’origine du virus, etc. : sur ces sujets aussi, laissez travailler les spécialistes qui nous dirons ce qu’il en est dans quelques mois/années). Quant à nous, nous n’avions pas de préavis quant à savoir s’il y aurait une 2ème vague ou non, nous n’avions pas la même certitude de supporters de foot inverse à la vôtre (qu’il y en aurait une), nous attendions simplement de voir ce qui allait se passer en restant vigilant·es. Maintenant que non seulement les cas augmentent (et que c’est pas dû au nombre de tests, ce à quoi vous avez encore pu vous agripper ces dernières semaines), mais aussi le nombre d’hospitalisations et le nombre de mort·es un peu partout en Europe, et qu’on craint des surcharges aux urgences, la MOINDRE des choses de votre part serait de faire amende honorable, de reconnaître vos monumentales et graves erreurs répétées, parce que trop pressé·es de chercher des « réinformations » contre le « Système » qui fait toujours tout faux, de faire des calculs sans savoir comment les faire, et d’affirmer connaître la « Vérité » sur la pandémie en tant non spécialiste, ou dans le meilleur des cas demi-spécialiste en médecine (avec diplôme Facebook mention « Galilée »). Pensez que ces erreurs ne concernent pas seulement votre liberté d’expression, c’est aussi accuser les autorités et les membres du système médical qui luttent pour sauver nos vies d’incompétence, voire de fraude et de mensonges. C’est extrêmement grave pour la démocratie, que vous enterrez un peu par vos âneries à répétition et vos doutes sans preuves suffisantes (en répandant les doutes et la méfiance généralisés et exagérés). La liberté d’expression est un droit, s’informer correctement est un devoir. Si vous ne voulez pas vous excuser ou reconnaître vos erreurs (ce qui est certes particulièrement difficile pour les personnalités narcissiques), ayez au moins la décence de VOUS TAIRE désormais sur le sujet de la pandémie. Ce n’est pas de la censure (vous pouvez toujours dire et écrire n’importe quoi sur les réseaux sociaux), mais juste un appel à la prudence intellectuelle avec vous-mêmes (qui nous fera aussi du bien à nous). Mais je sais que ce sera très difficile, et que c’est plus fort que vous (ça recommence déjà avec un graphique de l’OMS ou la surmortalité « calcul maison » à l’heure où j’écris ces lignes), que vous allez avoir envie de continuer à jouer les Don Quichottes de la pandémie. Merci néanmoins d’essayer de respecter des gestes barrière, non seulement le masque ou le lavage des mains, mais aussi en rapport avec les productions de votre cerveau. Vous qui cherchez trop vite et trop mal la « Vérité », il est aussi maintenant temps de reconnaître que la trouver, c’est beaucoup plus difficile que de surfer et de lire des blogs ou regarder des vidéos Youtube, comme le savent celles et ceux qui la cherchent le moins mal, avec méthode, en y consacrant leur vie depuis des siècles, à savoir les scientifiques (et les enquêteurs·trices professionnels pour les « affaires »). Je sais, l’incertitude c’est dur, la pandémie c’est long, surtout si on a du temps et Internet. Mais pensons au fait que lors d’un vol long-courrier en avion, on ne va généralement pas voir des tutos sur les techniques d’atterrissage, on ne va pas vers les pilotes pour le leur apprendre (maintenant que grâce à nos propres recherches sur Internet, nous « Savons »), mais on attache nos ceintures et si la prochaine fois, on veut intervenir dans le débat, on s’inscrit pour une licence de pilote, à quoi l’on va devoir consacrer les 10 ou 20 prochaines années de notre vie. C’est ça la démocratie, et pas le fait de pouvoir aller dans la cabine prendre les commandes à la place des pilotes…